mercredi 23 mai 2012

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Dans la plupart des foyers le chien est considéré comme une sorte de bonheur sur pattes, l'ami de la famille, le compagnon fidèle, celui qui sait donner et celui qui aime recevoir. Pour d'autres maîtres, le chien est juste vu comme un objet tout droit sorti d'une caisse à outils, tel un tournevis ou un marteau. Vous savez, l'ustensile nécessaire mais qui ne sert seulement que pour certaines tâches.

Pour mon plus grand malheur j'ai vécu mes quatre premières années au fond d'une maudite caisse à outils.

Mon unique fonction était de traquer le gibier, je le faisais avec ardeur et conviction. J'espérais tellement grâce à cela être vu comme « quelque chose de vivant » aux yeux de mon maître. Mais dès les premiers « tabassages » j'ai bien compris que c'était peine perdue, que je ne serais toujours qu'un instrument pour lui.

Il faut dire que certaines personnes ne prennent même pas soin de leurs outils. Ils ne se privent pas de les jeter quand ceux-ci ne font plus l'affaire, encombrent le garage ou lorsqu'ils pensent pouvoir les remplacer par des modèles plus performants. Mon maître faisait partie de ce genre de personnes.

Arrivé au refuge, le regard vide et triste, j'ai compris que je n'étais même plus … un outil. Très vite je me suis mis dans la tête que si mon maître me battait, peut être que d'autres humains ne demanderaient que cela, eux aussi. Alors il faut me comprendre, ce sentiment de crainte me fait quelquefois grogner quand je croise un étranger, mais vous devez me croire, à aucun moment je ne serais capable de mordre, puisque de mes crocs, je préfère vous montrer mon cœur. Pour peu que vous preniez le temps de faire sauter le verrou de la porte qui mène à lui, il saura vous suivre au bout du monde avec une loyauté sans faille.

Je vous propose ceci : Donnez moi cette affection, cet amour, cette reconnaissance, cette chaleur humaine que j'espère depuis quatre ans et je vous offrirai en retour tout un stock de tendresse, de douceur et de câlins, assez pour alimenter en besoin d'amour toute une famille pendant des années.

Faites moi le bonheur de me dire que vous acceptez ce marché.

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