mercredi 23 mai 2012

Bully


Excusez moi, mais j'ai une question indiscrète à vous poser : Avez vous connu l'amour ? Attention, je veux dire le vrai, celui avec un grand "A", celui qui vous donne des ailes … Mais qui aussi bien des fois malheureusement finit par vous dévorer, vous rendre fou. Vous savez ce genre d'histoire d'amour qui finit mal en général.

Moi, je l'ai connu cette passion « dévorante » cette relation « fusionnelle » pour mon plus grand malheur et celui de mon maître.

Notre aventure avait pourtant bien commencé, nous étions devenus indissociables. En effet, pas un moment l'un sans l'autre ! Pas un endroit où nous étions séparés ! Il m'emmenait partout, à son travail, en soirée, le week-end chez des amis ou chez sa famille. Vous pensez comme j'étais heureux d'autant d'attention et d'affection. Il faut dire que je ne manquais déjà pas de qualité pour mériter ce régime de faveur. J'avais tout pour faire un bon chien. J'étais propre, équilibré, sage à la maison avec une parfaite éducation. De plus, jamais un aboiement plus haut que l'autre vis à vis de mes congénères. Enfin, pas mal de qualité que vous trouvez rarement chez un mec de ma race, c'est clair.

Nous avions le sentiment d'avoir « décroché » le bonheur en étant toujours l'un auprès de l'autre à longueur de vie.

Mais il faut bien le reconnaître, ni mon maître, ni moi n’avons vu venir le danger. Alors, ce qui devait arriver, arriva … Je suis devenu SON protecteur. En effet, petit à petit, l'idée même que l'on puisse l'aborder, le toucher ou discuter avec lui m'était devenu insupportable, puisque je n'y voyais que danger potentiel. Une personne qui l'accostait dans la rue et je faisais barrage de mon corps. J'ai même touché le fond le jour où j'ai mordu un chien qui avait eu juste le malheur de passer entre lui et moi.

Mon maître fut désespéré de comprendre et bien obligé d’admettre sa responsabilité dans cette situation. Son attitude de trop vouloir être toujours avec moi m'a conditionné a être de plus en plus protecteur. Je sais aujourd'hui que derrière le « trop d'amour » se cache de bien vilaines souffrances. J'espère pouvoir atténuer les miennes le plus vite possible grâce à vous et ainsi entamer une nouvelle histoire d’amour qui elle, ne finira jamais.

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