mercredi 23 mai 2012

Virus


« C'est quoi le bonheur pour vous ? »

Moi j'ai une réponse à cette question puisque je l'ai connu, j'ai même vécu avec lui une belle et grande histoire d'amour, une lune de miel de sept ans.

Le bonheur c'était quelque chose qui illuminait mon existence, qui était en moi à chaque seconde comme une sorte d'évidence, vous comprenez ? Je pourrais vous parlez du bonheur pendant des heures, des jours, vous décrire en détails les milliers de moments passés avec lui, tous ces instants de totale insouciance où la seule chose vraiment importante pour moi était de vivre le présent. En fait, le bonheur c'était tout simplement … MA VIE.

J'ai employé le passé pour répondre à la question car mon bonheur et celui de ma maitresse je les ai vus s'envoler au moment même où la maison de celle-ci disparaissait sous les flammes. J'ai compris à cet instant que la vie peut être également très cruelle et qu'elle sait donner de bien vilains « coups de bâtons. »

Ce jour là, ce sont en quelque sorte nos deux vies qui se sont brisées en mille morceaux. Depuis ma maîtresse a toujours énormément de mal à reconstruire la sienne et donc ce qui au départ devait être une garde de quelques semaines au refuge s'est finalement transformé en abandon. Pour moi aussi la reconstruction est difficile, des années de bonheur ne vous donnent pas forcément toutes les forces et les outils pour affronter un malheur si soudain. Alors, depuis mon arrivée au refuge j'ai de plus en plus les traits tirés, les yeux cernés et de moins en moins le poil brillant et touffu. J’ai également maigri, mais comment pourrait-il en être autrement ?

Malgré tout, je n'ai pas perdu mon envie et ma joie de vivre. De plus, mon éducation, ma sagesse, ma propreté, mon amour pour les enfants, ma tranquillité avec les chiens et les chats sont autant de qualités qui représentent les briques, plâtre et ciment de mon chantier de « rénovation. » Mais j'ai besoin de l'amour et de la tendresse d'une famille pour me donner encore un peu plus de cœur à l'ouvrage puisqu'il est hors de question que je perde l'espoir de retrouver … LE BONHEUR !

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